29 novembre

la-paz-25_romana Saviez-vous que « La Paz », en espagnol, signifie « La Paix » ? Avec un tel nom, on pourrait s’attendre à une capitale tranquille, perchée dans les cimes (La Paz est la capitale la plus haute du monde – entre 3200 et 4000 mètres d’altitude), au-dessus de l’agitation du reste du monde… pour avoir la paix ! Et pourtant, c’est tout le contraire que nous avons ressenti en découvrant la ville : l’animation est partout et l’on ne s’ennuie pas.

« Ceja ! Ceja ! Passe, passe señorita, deprisa ! Ceja, Ceja ! » – « Direction Ceja ! Ceja ! Avancez, avancez mademoiselle, vite ! Ceja, Ceja ! » – s’époumonent les rabatteuses des minibus – les micros – que nous empruntons pour gagner les sommets de la ville. Tout un spectacle que celui du bus. D’abord, il faut attendre qu’il se remplisse. Les rabatteuses ne manquent pas de souffle et de voix pour y parvenir. Puis, tous serrés les uns contre les autres, nous partons ! Plus nous montons, plus la ville est pauvre. Et pourtant, ce n’est pas la tristesse qui domine, mais la vie. Sur les marchés, la musique, des enfants qui jouent sur des manèges de fortune. Ici, un homme qui chante. Et là ! Un vendeur de glaces ambulant. Les boliviens comme les péruviens en raffolent et il y en a à tous les coins de rue. Tout à coup, un bus se retrouve coincé dans la foule, ayant mal manœuvré. Et des cris, et des klaxons ! Quelle agitation ! L’histoire finit bien, heureusement, et nous n’en sommes quites que d’une scène animée de plus 😉

Arrivés finalement au sommet, nous devons bien avouer que la ville est impressionnante : elle semble enclavée au milieu des montagnes, avec ses grappes de maisons en parpaing qui rongent les flancs montagneux. Le panorama est immense, tant par l’étendue de la ville que par la majestuosité des montagnes qui l’entourent.

Mais retournons au cœur de la ville dans notre micro. Là non plus la vie ne manque pas. Les marchés sont nombreux. Organisés par rues, où l’on trouve aussi bien des boutiques que des vendeurs de rue, ils permettent de tout trouver : fruits, légumes, peinture, matériel électrique, tissus… et même des potions magiques ! Nous avons en effet arpenté le marché aux sorcières de La Paz où l’on peut trouver les fameux fœtus de lamas porte-bonheur, mais aussi des talismans, des herbes magiques et toute sorte de choses pour guérir les maux les plus divers. Et ça marche ! Rien que le fait d’avoir acheté une branche de « Pauico » recommandé par une « sorcière » pour calmer le mal de ventre que j’avais depuis quelques jours m’a soignée. Tout le monde est dans la rue, de 7 à 77 ans. Et même moins : les enfants qui n’ont pas l’âge d’aller à l’école restent avec leur maman qui travaille, comme Romana que nous avons trouvée trop mignonne, ne comptant pas le nombre de sourires qu’elle nous donnait depuis son « parc », fait d’un simple carton et d’une couverture.

La Paz n’est donc peut-être pas une ville aussi jolie que Cusco, que nous vous avons décrite récemment. Mais l’on s’y sent pourtant bien, grâce à l’hospitalité des gens et leurs sourires. C’est peut-être tout simplement ça la fameuse « paix » de La Paz…