22 janvier

greve-2_sur-la-route Nous aurions aimé que notre dernier post de Patagonie porte sur Ushuaia. Nous avions même déjà trouvé un titre « le bout du monde pour le bout du voyage ». Mais voilà… les petits chilenos en ont décidé autrement ! A la place, nous nous sommes battus pour sortir du Chili puis pouvoir rentrer à la maison comme prévu. Et ça n’a pas été une mince affaire… Que de souvenirs !

Première mission : sortir du Parc Torres del Paine.

A la fin de notre trek, nous sommes en effet arrivés la bouche en cœur pour prendre notre navette de retour à Puerto Natales. La grève, débutée le premier jour de notre trek (une chance qu’on ait pu rentrer dans le parc !), n’est toujours pas levée. Aucun bus n’est donc prévu pour ramener les trekkeurs fatigués (et affamés). Après moultes péripéties, nous arrivons finalement à prendre le bus salvateur à 21h30.

Mission réussie !

Deuxième mission : trouver où dormir et sortir de la ville pour aller à Ushuaia.

De nombreux touristes (plusieurs milliers selon les sources) sont retenus à Puerto Natales depuis plusieurs jours. La plupart des hôtels sont donc pris d’assaut. Heureusement la Croix Rouge vient en aide aux touristes. Dans notre cas, notre chambre réservée avant le départ a été donnée à quelqu’un d’autre. Coup de bol, l’hôtel dans lequel nous avions laissé un sac dispose encore d’une chambre double. Rien de tel pour passer une bonne nuit et être d’attaque pour la journée « challenge » du lendemain ! Malheureusement, plus aucun bus ne part pour Ushuaia.

Mission à moitié réussie.

Troisième mission : passer la frontière pour rejoindre l’Argentine.

Ayant notre vol de retour depuis Ushuaia, il nous faut donc retourner en Argentine. Deux options disponibles : attendre et voir si la situation se débloque ou partir à pieds pour la frontière chilienne. C’est la seconde option que nous choisissons. Une grosse vingtaine de kilomètres nous attendent. Avec la tendinite de Laure et la fatigue du trek, ça promet !

Au bout de quelques kilomètres, nous décidons de faire du stop. Il n’y a pas beaucoup de passage alors nous allons à la rencontre des riverains, pensant trouver une bonne âme pour nous conduire à la frontière. Las, malgré quelques gâteaux et du thé généreusement offerts, personne ne peut nous emmener. Dénouement heureux : les policiers de la frontière nous récupèrent sur la route ! La frontière est passée sans encombre, et grâce à des Belges et l’initiative de deux Australiens (Tim et Mickael, que nous revoyons plusieurs fois), nous arrivons vers 23h30 à El Calafate, en Argentine.

Mission réussie !

Quatrième mission : pouvoir rentrer chez nous.

Les ennuis ne s’arrêtent pas en si bon chemin et nous prennent deux jours complets pour nous en dépêtrer. Nous pensions naïvement qu’il serait facile de prendre notre avion à El Calafate, vu que le vol Ushuaia-Buenos Aires y fait escale. Cela n’est hélas pas le cas. LAN (la compagnie aérienne) nous explique qu’il faut annuler notre billet et en prendre un autre, mais que cela n’est pas possible, le vol étant complet (bien que nous ayons déjà deux places dans ce vol…).

Heureusement, Elisabet, travaillant dans une agence de voyage, nous fournit une grande aide. Elle appelle plusieurs de ses contacts pour essayer de nous faire embarquer à El Calafate. En vain. Nous nous résignons à modifier notre billet pour partir d’une autre ville. Cela lui a quand même pris quasi 3 heures au téléphone pour y arriver.

Mission réussie… à confirmer demain soir 😉

Dernière mission : profiter des deux jours qu’il nous reste à El Calafate.

Nous passons pas mal de temps avec Tim et Mickael et prenons le temps d’aller visiter la réserve naturelle Nimez. Très jolie, ça redonne du baume au cœur.

Mission réussie !

Cette grève nous a donc bien modifié la fin de voyage, nous empêchant d’aller à Ushuaia comme prévu. Le pingouin restera donc l’animal « mystère » du voyage, l’ayant raté en Nouvelle-Zélande puis en Argentine. Peut-être sera-t-il l’objet d’un futur voyage ?

Note sur la grève : en quelques mots, le gouvernement chilien a voulu diminuer le montant de ses subventions au gaz naturel dans la région de Magellan (la Patagonie du sud chilienne). La subvention aurait donc été diminuée de 17%. Les habitants se sont mis en grève générale pour contester cette diminution. Le climat étant rigoureux, celle-ci pèse lourd dans le budget des locaux déjà plus pauvres que la moyenne du pays. Des négociations ont abouti il y a quatre jours, ramenant à 3% la diminution de la subvention. Pour en savoir plus, un article en anglais.