Battambang et ses environs : let’s go with Co Co !
Nous avions décidé, comme à notre (toute nouvelle) habitude, de louer une moto pour découvrir Battambang et sa région. Mais c’était sans compter sur la motivation, le bagou et la force de persuasion de Kim, alias « Mr Co Co » (Co Co pour les intimes).
Co Co a 21 ans. Originaire de la région de Phnom Penh, il a rejoint son oncle il y a trois ans à Battambang pour y apprendre le métier de conducteur de tuk tuk. Avant d’avoir pu se payer son tuk tuk, il ya environ 6 mois, c’est en conducteur de « moto dop » – moto taxi – qu’il a débuté. Mais le rêve de Co Co est autre : depuis un an, il suit en parallèle de ses virées avec les touristes une formation à l’université dans le tourisme. Etudiant le matin de 7h à 12h puis conducteur l’après-midi, sa vie n’est pas de tout repos ! Il garde néanmoins une pêche d’enfer dont il nous a fait profiter au cours d’une journée mémorable.
8h00. Nous nous installons sur la banquette du tuk tuk, en route pour le « Bamboo Train ». Il s’agit de petites plateformes en bambou montées sur bogies et entraînées par un moteur de style tondeuse à gazon. Sur la voie anciennement coupée par les khmers rouges, ces installations circulent pour permettre de transporter de petites cargaisons avec quelques passagers entre les villages. Mais elles sont également devenues une attraction touristique. A chaque croisement avec un autre Bamboo Train, on démonte le tout, on le pose sur le bas-côté, on laisse passer, puis on remonte après ! Plutôt sympathique et à expérimenter rapidement car Co Co nous explique que des trains à plus grande vitesse circuleront bientôt sur les voies en cours de réparation (actuellement il n’y a qu’un train par semaine, roulant à 25km/h, ce qui permet aux Bamboo Train de démonter facilement quand ils le croisent). Plus de place alors pour les mythiques Bamboo Trains !
Nous reprenons notre périple à travers la campagne où Co Co nous montre les cultures locales, les maisons traditionnelles. Dans son village de Watkor, son cousin nous rejoint : à 18 ans, il souhaite lui aussi devenir conducteur. Co Co lui sert de formateur comme son oncle l’avait fait pour lui il y a trois ans. Son cousin prend donc le volant et Co Co s’installe avec nous : il peut à souhait s’entraîner avec nous à son futur métier de guide, pour notre plus grand bonheur !
Entre la visite de deux pagodes, celle du seul vignoble cambodgien, le déjeuner et la sieste au bord de l’eau dans les hamacs – quel bonheur ! –, Co Co nous apprend énormément sur son pays : légende de Battambang, raisons de la construction des maisons sur pilotis, techniques de la culture du riz, oppressions des chefs de village sur les villageois n’appartenant pas au parti majoritaire (Cambodian People’s Party), origines modestes des moines qui trouvent un refuge et un moyen de vivre à la pagode, et même la raison des familles nombreuses au Cambodge : sans eau ni électricité, les habitants des campagnes doivent bien s’occuper !^^ Nous partons dans un fou-rire partagé.
Un lien de complicité se tisse entre nous au cours de la journée. Si bien que nous décidons le soir d’aller manger ensemble. Co Co est vraiment heureux d’emmener les deux blancs que nous sommes manger une soupe d’anguille dans un de ses restos favoris. Et je crois bien que nous sommes encore plus contents que lui ! Grand première pour moi : pas si mal l’anguille !
Après une soirée bien arrosée, Co Co repart dans son village. Il devra demain se mettre en quête d’autres touristes. Nous espérons de tout notre cœur qu’il parviendra au bout de ses études et que nous pourrons le retrouver en tant que guide dans quelques années.
Sympa encore une fois. J’ai lu la légende ce matin sur Wiki( http://fr.wikipedia.org/wiki/Province_de_Battambang#.C3.89tymologie_et_mythologie ) c’est intéressant et on dirait que le bâton est resté un symbole dans la province.
Les pomelos… je me disais, c’est peut-être ce qu’il y avait sur la table devant toi Laure, sur une des photos d’il y a quelques temps. ca y ressemble pas mal on dirait.
Sinon superbe la maison traditionnelle. Avec l’espace complètement ouvert au rez de chaussé. Ca fait rêver une maison comme ça.
Ca devait être très sympa la balade en bamboo train 🙂
Effectivement l’ancien roi Dambang Kranhoung est devenu une sorte de Dieu. Au pied de la statue (en photo), nous avons vu quelques cambodgiens venir prier et apporter des fleurs et des fruits. Co Co nous a expliqué qu’il était respecté pour son humilité et pour son désir de paix : il a abdiqué au profit du fils de l’ancien roi lorsqu’il a vu qu’il n’avait pas pu l’éloigner avec son bâton.
Quant au pomelos, ce ne sont pas les fruits de la photo du message de Kompong Thom. Les pomelos ressemblent un peu à de grosses oranges jaunes claires.
La maison était vraiment belle oui. Là-bas, elles sont toutes construites sur pilotis. 3 raisons :
– Les inondations lors de la saison des pluies : les familles peuvent continuer à vivre en haut sans que leurs biens soient détériorés
– La chaleur : avoir un espace ouvert en bas leur permet de profiter de l’air et de l’ombre tout en restant à la maison
– Les superstitions : plus la maison est haute, plus la chance sourit
Et sinon oui, le bamboo train était très sympa. Ca décoiffe ! 🙂
lorsque je déménagerai, je choisirai un immeuble avec au moins 10 étages et j’habiterai au 10ème : comme cela je serai très chanceuse !
je plaisante mais qu’est ce que vous avez de la chance c’est magnifique… même nous nous ne nous lassons pas de voyager avec vous.
c’est vraiment enrichissant surtout avec le petit commentaire explicatif
bravo, continuez à nous faire rêver